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Quel isolant thermique choisir ?

Article mis à jour le 16 février 2024

Il existe sur le marché de nombreux matériaux isolants thermiques, se partageant en trois catégories : les isolants naturels et biosourcés, les isolants minéraux et les isolants synthétiques. Laine de bois, ouate de cellulose, laines minérales, verre cellulaire, polystyrène, polyuréthane… Chacun d’entre eux dispose d’une résistance thermique et d’une conductivité thermique propre, qui déterminent le choix de l’épaisseur des panneaux, de la mousse ou encore des rouleaux isolants utilisés lors des travaux. On fait le tour de la question dans cet article.

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Qu’est-ce qu’un isolant thermique ?

Un isolant thermique est un matériau utilisé lors des travaux de rénovation énergétique visant à améliorer l’enveloppe thermique de votre habitation. Les matériaux isolants sont nombreux et présentent chacun des caractéristiques propres. 

Le choix du matériau isolant thermique utilisé lors de vos travaux d’isolation thermique et d’isolation phonique est fait par l’artisan ou l’entreprise RGE (reconnus garants de l’environnement) en charge de votre chantier, au regard de la réglementation du dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie) et des besoins de votre bâtiment.

Les différents types d’isolants thermiques 

Il existe différents types d’isolant thermique, que l’on découpe en trois grandes catégories, à savoir les isolants naturels biosourcés ou minéraux, et les isolants synthétiques.

Les isolants naturels biosourcés

Les isolants thermiques biosourcés proviennent du monde organique, soit animal soit végétal.

Laine de bois et fibre de bois

On fabrique les isolants thermiques en laine de bois ou en fibre de bois grâce à l’exploitation forestière et à la récupération de copeaux de bois agglomérés. Le bois utilisé n’est pas traité et ne contient aucun additif. 

D’un côté, la laine de bois est issue du déchiquetage de résidus de bois à l’aide d’une vapeur à haute pression. Ces résidus sont ensuite défibrés et on les imbibe d’eau avant pressage et découpage permettant de réaliser des panneaux isolants. De l’autre, le processus de fabrication de la fibre de bois s’arrête avant l’étape de pressage. 

En rénovation énergétique, on utilise soit des panneaux en laine de bois, soit de la fibre de bois en vrac.

Liège naturel

On obtient de l’isolant thermique en liège grâce à l’écorce de chêne liège. Relativement résistante à l’humidité et aux parasites, une plaque de liège expansé est également efficace contre les départs de feu tout en offrant une bonne isolation thermique ainsi qu’une bonne isolation acoustique.

Laine de mouton et plumes de canard

On utilise la laine pour faire des pulls, et on la retrouve également parmi nos isolants thermiques. La laine de mouton est utile face à l’humidité de votre logement, et on l’utilise parfois pour isoler le plafond et la toiture. Elle est en mesure d’absorber près d’un tiers de son propre poids en eau sans perdre en pouvoir isolant.

On parle également de laine animale pour désigner les matériaux isolants en plumes de canard. On utilise des rouleaux isolants, des panneaux ou de la plume de canard en vrac selon les besoins. Composés à 70% de plumes de canard et à au moins 20% de liants, ces matériaux isolants sont traités face aux champignons, aux insectes et aux flammes.

Ouate de cellulose

On obtient la ouate de cellulose à partir du processus de recyclage du papier. Ces papiers recyclés reçoivent des traitements qui leur permettent de résister au feu, aux rongeurs et aux moisissures. Perméable à la vapeur d’eau, régulant efficacement l’humidité, la ouate de cellulose est généralement soufflée dans le cadre de l’isolation des combles perdus.

Chanvre

Les isolants thermiques en chanvre prennent la forme de panneaux semi-rigides ou de rouleaux isolants. Matériau isolant écologique, le chanvre se montre relativement facile à poser et est apprécié par les professionnels de l’isolation de murs comme des planchers bas ou sous la toiture.

Laine de lin

On ne trouve plus aujourd’hui de panneaux d’isolation exclusivement composés de lin, car ils comportent bien souvent également d’autres éléments tels que du chanvre ou du coton. Néanmoins, les isolants thermiques en lin offrent une bonne résistance thermique.

Les isolants minéraux

Les isolants minéraux trouvent leur origine dans la terre, le sable et les métaux. Ils sont souvent considérés comme très performants par les professionnels de la rénovation.

Les laines minérales : la laine de roche et la laine de verre

La laine de roche est fabriquée en fusionnant de la roche volcanique, à savoir du basalte. De son côté, la laine de verre est conçue sur la base de sable et de verre. Les laines minérales sont très répandues en rénovation énergétique et disposent d’un pouvoir isolant élevé.

La perlite expansée

Obtenue à partir de roches volcaniques expansées à plus de 1000 °C, la perlite s’apparente à du sable. Son pouvoir isolant repose sur sa capacité à immobiliser de l’air entre ses grains. Totalement résistante au feu, elle ne contient aucun additif et se présente comme un isolant thermique complètement naturel.

Le verre cellulaire

À l’image de la laine de verre, le verre cellulaire s’obtient à partir de verre et de sable. On retrouve le verre cellulaire dans des blocs isolants ou des panneaux isolants. On recommande son utilisation dans les bâtiments sensibles à l’humidité, car il y résiste tout particulièrement. C’est l’un des matériaux isolants les plus durables.

Chaux

On utilise la chaux pour fabriquer des maisons depuis des siècles, c’est donc tout naturellement qu’on la retrouve aujourd’hui parmi les enduits isolants thermiques utilisés en rénovation énergétique. Elle présente plusieurs avantages, parmi lesquels sa résistance aux moisissures en environnement humide, et sa capacité à laisser respirer les murs.

Les isolants synthétiques

Les isolants synthétiques, quant à eux, sont issus de l’industrie pétrochimique. Ils présentent leurs propres qualités, notamment en termes de prix, et sont régulièrement utilisés dans les projets d’isolation.

Le polystyrène expansé (PSE) et le polystyrène extrudé (XPS)

Le polystyrène expansé et le polystyrène extrudé se présentent comme des isolants thermiques à bonne efficacité thermique, conçus à partir de l’expansion de billes en monomère styrène par l’action d’un gaz et de vapeur d’eau. Ils ont la forme d’un matériau isolant rigide, il contient de nombreuses bulles de gaz à l’origine de son pouvoir isolant. Le polystyrène expansé a une densité plus importante que le polystyrène extrudé.

Le polyuréthane

On utilise souvent de la mousse de polyuréthane pour la souffler sur la surface du plancher de combles perdus. Il s’agit d’un isolant accessible et dont l’efficacité est démontrée pour ces travaux d’isolation des combles.

Quid des isolants minces ?

Les produits minces réfléchissants (PMR), les isolants minces réfléchissants (IMR), les isolants minces multicouches ou encore les films thermo réflecteurs n’offrent pas, seuls, la possibilité de bénéficier d’une enveloppe thermique correspondant aux niveaux de ce que l’on peut attendre avec des isolants classiques. Ils peuvent néanmoins intervenir dans vos travaux en tant que compléments d’isolation.

Comment calculer la performance d'un isolant ?

La performance d’un isolant thermique se calcule à l’aide de plusieurs éléments : 

  • son épaisseur : l’épaisseur d’un isolant est à la base de tous les calculs de performance qui y sont associés. Pour une même épaisseur, deux matériaux isolants différents n’ont pas la même résistance thermique par exemple ;
  • le coefficient de résistance thermique R : plus il est élevé, meilleure est la performance de l’isolant thermique. Il s’exprime en m².K/W (mètre carré-kelvin par watt) ;
  • le coefficient de conductivité thermique λ (lambda) : moins il est élevé, meilleure est la performance de l’isolant thermique, puisque cet indicateur représente sa capacité à conduire la chaleur. Or, pour un matériau isolant, mieux vaut la conduire le moins possible. Le lambda s’exprime en W/m.K (watt par mètre-kelvin).

L’épaisseur de votre isolation varie donc en fonction du matériau choisi. Si cela est moins important au regard de votre espace habitable dans le cadre d’une isolation par l’extérieur, mieux vaut une moindre épaisseur dans le cadre d’une isolation par l’intérieur afin de ne pas perdre en surface habitable !

Il est recommandé d’opter pour des isolants certifiés ACERMI (association pour la certification des matériaux isolants) afin de vous assurer de la qualité des matériaux utilisés lors de vos travaux.

Quel est le meilleur isolant thermique ? 

Tout dépend de ce que l’on recherche : 

  • on peut considérer aujourd’hui le polyuréthane comme l’un des meilleurs isolants thermiques du marché, en raison de sa résistance thermique élevée. Il s’agit cependant d’un isolant synthétique qui provient de l’industrie pétrochimique et l’impact environnemental de sa fabrication n’est pas neutre ;
  • côté isolants biosourcés, la laine de bois et la ouate de cellulose tirent leur épingle du jeu en offrant une bonne efficacité thermique, tout en bénéficiant de leur origine naturelle ;
  • les laines minérales ne sont pas en reste puisqu’elles offrent un bon rapport qualité-prix, même si elles ne sont pas nécessairement les plus performantes et qu’elles s’avèrent peu recyclables.

En d’autres termes, il vous est recommandé d’opter pour des isolants synthétiques si votre budget est limité, pour des isolants minéraux si vous êtes la recherche du meilleur rapport qualité-prix, et pour des isolants biosourcés si l’aspect écologique de vous travaux occupe une part importante de votre prise de décision.

Vous pouvez par ailleurs du principe que les matériaux utilisés lors de vos travaux d’isolation thermique financés par des aides à la rénovation vous permettent d’augmenter la performance thermique de vos bâtiments et de vous faire gagner au moins un niveau d’étiquette énergétique sur le DPE (diagnostic de performance énergétique).

Quelles sont les aides et subventions pour effectuer une isolation thermique ?

Afin d’inciter les Français à rénover davantage leur logement, les matériaux isolants thermiques et les travaux d’isolation sont éligibles à tout un panel d’aides à la rénovation énergétique : 

  • la prime énergie des CEE (certificats d’économies d’énergie), que vous pouvez demander aux énergéticiens et aux grands distributeurs poursuivant des objectifs de réduction de la consommation d’énergie sur le territoire français ;
  • le dispositif MaPrimeRénov’ versé par l’Anah (agence nationale de l’habitat), cumulable avec la prime CEE et dont le montant varie selon que vous soyez un ménage à revenus très modestes, modestes, intermédiaires ou supérieurs. MaPrimeRénov’ a pris le relai de l’ancien crédit d’impôt à la transition énergétique ;
  • l’éco-PTZ (éco-prêt à taux zéro), d’un montant maximal de 15 000 euros pour une seule opération d’isolation, 25 000 euros pour deux, 30 000 euros pour trois, et 50 000 euros dans le cadre d’une rénovation globale. Vous n’avez pas à payer les intérêts de cet emprunt ;
  • la TVA à 5,5% : une taxe sur la valeur ajoutée à taux réduit s’appliquant automatiquement sur la facture concernant les matériaux isolants de vos travaux ;
  • les aides locales : certaines communes proposent une exonération complète ou partielle de la taxe foncière pour les propriétaires qui rénovent leur logement.

Ces aides doivent vous permettre d’amortir et de financer vos projets d’isolation. Elles se veulent incitatives afin de vous permettre de faire des économies d’énergie et d’alléger le montant de vos factures énergétiques.

Pourquoi les isolants thermiques sont-ils financés par des aides ?

Les isolants thermiques, et plus largement les travaux d’isolation, sont considérés comme des priorités en matière de rénovation énergétique. En effet, une maison mal isolée est la proie d’importantes déperditions thermiques qui lui font perdre en efficacité énergétique et poussent les occupants à solliciter davantage leur système de chauffage pour maintenir un bon niveau de confort thermique. 

À titre d’exemple, selon l’Ademe (agence de la transition écologique), les pertes de chaleur au sein d’une maison bâtie avant 1974 et non isolée se répartissent comme suit : 

  • 25 à 30% par le haut, au niveau des combles et de la toiture ;
  • 20 à 25% au niveau des murs ;
  • 10 à 15% au niveau des parois vitrées (fenêtres, portes-fenêtres…) ;
  • 7 à 10% au niveau des sols et planchers bas.

En conséquence, poser des matériaux isolant à ces endroits précis du logement permet de réduire l’impact des ponts thermiques au minimum et de bénéficier de gains énergétiques en proportion. En hiver, les parois et la toiture du logement conservent la chaleur à l’intérieur, permettant de réduire l’intensité de chauffe sans sacrifier le confort thermique.

Et en été, une bonne enveloppe thermique, c’est aussi la garantie de maintenir des températures agréables à l’intérieur, et ce en dépit des vagues de chaleur. Ces travaux améliorent donc votre confort thermique à toute époque de l’année.

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