Isolation répartie (ITR) : caractéristiques, avantages, inconvénients, prix et aides
En termes d’isolation thermique, on parle généralement d’isolation des murs par l’intérieur (ITI) ou d’isolation des murs par l’extérieur (ITE). Il existe néanmoins une autre méthode d’isolation, souvent méconnue : l’isolation répartie (ITR). Mais qu’est-ce exactement que l’ITR ? Quels sont les matériaux utilisés pour une isolation répartie ? Quels sont les avantages de cette méthode ? Quelles sont ses contraintes ? Combien coûte une isolation répartie ? On vous explique !
Isolation répartie : qu’est-ce que c’est ?
L’isolation répartie est une méthode qui consiste à utiliser pendant la construction des matériaux qui présentent des performances thermiques élevées, ce qui permet de ne pas effectuer d’isolation intérieure ou extérieure, tout en ayant de bonnes performances énergétiques.
Généralement l’isolation répartie est réalisée à partir de quatre types de matériaux :
- le béton cellulaire ;
- les blocs de béton léger ;
- les briques en terre cuite alvéolaire ;
- les blocs moulés de chanvre et de chaux, uniquement dans la construction de bâtiments à ossature bois.
Ces matériaux sont épais et l’air contenu dans leurs alvéoles, naturellement isolant, leur permet de limiter les passages de chaleur, de froid et de son. Avec cette méthode, il n’est pas nécessaire de poser un matériau isolant et les murs sont porteurs tout en présentant un bon pouvoir isolant. Ils sont donc également appelés « monomurs ». Comme tout type de mur, ils peuvent être enduits, peints ou associés à un revêtement. Ils ne demandent aucun entretien particulier et sont très résistants. Leur durée de vie est estimée à plus de cent ans.
L’isolation répartie est mise en œuvre directement durant la construction et peut donc uniquement être effectuée dans une nouvelle construction, une extension ou une surélévation de bâtiment, mais ne convient pas à la rénovation.
Les différents types d’isolation thermique
Il existe trois différents types d’isolation thermique :
- l’isolation répartie, qui consiste à construire les murs porteurs d’une maison avec des matériaux naturellement isolants ;
- l’isolation intérieure, qui consiste à installer un matériau isolant à l’intérieur, contre les murs de la structure du bâtiment ;
- l’isolation extérieure, qui consiste à poser un isolant contre les murs extérieurs de la maison, puis un revêtement de façade (bardage, crépi, etc.) par-dessus.
Les matériaux utilisés pour l’isolation répartie
Les monomatériaux
Les monomatériaux sont conçus à partir de béton cellulaire ou de briques alvéolées et présentent de bonnes performances isolantes, grâce à l’air emprisonné à l’intérieur des cellules ou des alvéoles qui les composent. Pour assurer une isolation performante du bâtiment et respecter la résistance thermique minimale de 3,7 m2/K, imposée par la réglementation thermique 2012 (RT 2012), les blocs de monomatériaux doivent généralement mesurer plus de 35 cm d’épaisseur.
Il existe trois catégories de monomatériaux, aux caractéristiques et au pouvoir isolant différents :
Les monomatériaux : composition, caractéristiques et résistance thermique
Types de monomatériaux | Composition | Caractéristiques | Résistance thermique (en m2K/W) |
---|---|---|---|
Béton cellulaire | . ciment ; . sable ; . chaux ; . poudre d’aluminium. | . très résistant à la compression ; . hydrophile, doit être traité ; . fabrication énergivore. | 4,4 (pour 40 cm d’épaisseur) |
Blocs de béton léger | . granulats de pierre ponce ou billes d’argile expansée ; . ciment. | . adapté aux terrains humides ; . facile à poser ; . fabrication peu énergivore. | 4,68 (pour 40 cm d’épaisseur) |
Briques en terre cuite alvéolaire | . argile ; . terre ; . adjuvants. | . bonne régulation thermique en hiver et en été ; . bonne régulation de l’humidité ; . bonne isolation acoustique ; . fabrication énergivore ; . non adaptée aux régions très froides. | 4,5 (pour 50 cm d’épaisseur) |
Les plurimatériaux
Les plurimatériaux sont destinés aux constructions à ossature bois, dans lesquelles les vides prévus à l’intérieur des murs en bois sont remplis de matériaux isolants.
Il en existe généralement deux types :
- les blocs moulés de chaux et de chanvre ;
- les bottes de paille agricole.
Résistance thermique des plurimatériaux
Type de plurimatériaux | Résistance thermique (en m2K/W) |
---|---|
Blocs moulés de chaux et de chanvre | 8,5 (pour 60 cm d’épaisseur) |
Bottes de paille agricole | 9,6 (pour 50 cm d’épaisseur) |
Les avantages et les inconvénients de l’isolation répartie
Avantages
L’isolation répartie est donc une méthode qui présente de nombreux avantages :
- elle assure généralement une meilleure étanchéité à l’air qu’une isolation thermique par l’intérieur ou par l’extérieur ;
- elle permet de réduire considérablement les ponts thermiques et ainsi de réduire la quantité d’énergie nécessaire au chauffage ou au rafraîchissement du bâtiment ;
- elle assure un bon confort thermique, tout au long de l’année, aux occupants du logement ;
- l’isolation thermique répartie permet d’éviter l’étape de l’isolation thermique “classique” pendant la construction et ainsi de réduire la durée des travaux ;
- elle facilite certains chantiers lors de la construction, comme la pose des menuiseries ou l’installation du réseau électrique ;
- ce type d’isolation est plus résistant contre l’humidité, la condensation et les moisissures ;
- elle permet une bonne isolation phonique du bâtiment ;
- les matériaux utilisés pour l’isolation répartie sont des bons régulateurs d’humidité, qui permettent de conserver un air intérieur plus sain ;
- extrêmement résistante et durable, elle a une longue durée de vie ;
- les monomurs sont recyclables ;
- les monomurs ont une bonne résistance au feu.
Inconvénients
Malgré ces nombreux avantages, l’ITR présente également quelques inconvénients :
- la pose de l’ITR doit répondre à des normes précises pour être performante ;
- le prix d’une isolation thermique répartie est généralement plus élevé que celui d’une ITE ou d’une ITI ;
- l’énergie grise nécessaire à la fabrication des matériaux utilisés pour une ITR et leur recyclage est importante ;
- l’isolation thermique répartie ne convient pas aux rénovations, uniquement aux nouvelles constructions.
Le prix de l’isolation répartie
Le prix d’une isolation répartie varie en fonction des matériaux choisis.
Exemples de prix constatés, en France, en 2024, hors pose, en fonction du type de matériau :
Prix des matériaux pour l’isolation répartie
Type de matériau choisi pour l’isolation répartie | Prix moyens constatés, en €/m2 |
---|---|
Béton cellulaire | Entre 20 et 45 |
Blocs de béton léger | Entre 50 et 80 |
Briques en terre cuite | Entre 55 et 75 |
Blocs moulés de chanvre et de chaux (30 cm d’épaisseur | Entre 85 et 95 |
Bottes de paille | 6 |
Les aides financières de l’isolation répartie
L’isolation répartie permet à la construction d’être économe en énergie. Elle est donc éligible à plusieurs aides de l’État pour les travaux de rénovation énergétique, à condition de faire réaliser les travaux par une entreprise certifiée RGE (Reconnue Garante de l’Environnement) :
- MaPrimeRénov’ ;
- la Prime Énergie, du dispositif des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) ;
- le taux de TVA réduit à 5,5 % ;
- l’Éco-Prêt à Taux Zéro ;
- certaines aides des collectivités locales.