Isolation par soufflage pour une meilleure isolation thermique

Si vous faites entreprendre des travaux d’isolation, il est recommandé de commencer par les combles, car jusqu’à 30 % de la chaleur intérieure s’échappe par cette zone. Pour l’isolation des combles perdus, l’isolation par soufflage est une méthode efficace, qui garantit une meilleure isolation thermique du bâtiment. En quoi consiste cette technique ? Quels sont les matériaux utilisés ? Quels sont les avantages et les inconvénients de l’isolation par soufflage ? Comment procéder ? Combien ça coûte ? Vous saurez tout sur ce procédé très plébiscité !

Isolation par soufflage pour vos combles perdus : qu’est-ce que c’est ?

L’isolation par soufflage, également appelée isolation soufflée, est une technique qui consiste à projeter un matériau isolant conditionné en vrac (flocons) sur le plancher des combles perdus. Ce type d’isolation est réalisé grâce à une machine à souffler, qui disperse les flocons d’isolant par un tuyau de soufflage. Résultat : l’isolant recouvre la surface en intégralité et s’insère dans chaque aspérité. L’isolation soufflée est très utilisée car elle est très efficace pour limiter les ponts thermiques et peut s’adapter à de nombreuses configurations d’espaces, même les moins accessibles. Il s’agit également d’un procédé rapide, puisqu’il ne nécessite pas de découpes et dure généralement entre 1h30 et 3 heures, en fonction de la surface des combles perdus.

En revanche, l’isolation par soufflage ne peut pas être effectuée dans une autre pièce que des combles perdus car elle condamne la surface isolée.

Quels matériaux isolants pour l’isolation thermique des combles perdus ?

De nombreux matériaux isolants peuvent être utilisés pour l’isolation par soufflage des combles perdus.

• La laine de roche

  La laine de roche est créée à partir du basalte, une roche volcanique et fait partie de la famille des laines isolantes minérales. Durable et incombustible, elle présente de bonnes performances isolantes, aussi bien thermiques que acoustiques. La laine de roche est économique, bien que plus coûteuse que la laine de verre. Elle est néanmoins peu résistante à la vapeur d’eau et aux rongeurs.

• La laine de verre

  Autre laine minérale : la laine de verre, élaborée à partir de verre recyclé. Durable, elle ne se consume pas et présente un très bon rapport qualité-prix. Elle présente néanmoins plusieurs inconvénients : elle est sensible à la vapeur d’eau, se tasse avec le temps, ses performances isolantes acoustiques sont moyennes et le confort d’été obtenu est faible. De plus, elle est irritante pour la peau et ne se recycle que difficilement.

• La ouate de cellulose

  La ouate de cellulose est un isolant naturel et écologique, obtenu à partir de papier, de journaux et de carton recyclés. Durable, elle résiste aux rongeurs et présente de bonnes performances thermiques. Elle peut néanmoins être sujette au tassement, au fil du temps.

• Le liège

  Le liège en tant que matériau isolant est obtenu à partir de l’écorce du chêne-liège. C’est un isolant écologique, naturellement durable et ignifugé, qui résiste bien aux attaques de rongeurs et d’insectes. Ce matériau résiste également bien aux variations importantes de température. Il présente de bonnes performances isolantes, aussi bien thermiques que phoniques, mais il est relativement coûteux et sa matière première est une ressource limitée.

• La laine de chanvre

  Autre isolant biosourcé : la laine de chanvre, conçue à partir de fibres de chanvre. Naturellement ininflammable, elle est durable et ne craint pas les rongeurs. Elle présente de bonnes performances isolantes thermiques et acoustiques, ainsi qu’un bon confort d’été. Elle régule également efficacement l’humidité.

• La laine de mouton

  La laine de mouton provient de la tonte des moutons et présente également de très bonnes performances isolantes thermiques et phoniques. Elle résiste bien à l’humidité, mais doit être traitée contre le feu et les rongeurs. De plus, ses performances isolantes en été sont faibles.

• Le polystyrène expansé

  Issu de l’industrie pétrochimique, le polystyrène expansé est composé de billes de styrène et de gaz. Ce matériau présente d’excellentes performances isolantes et résiste bien à l’eau. Il est néanmoins polluant et ne peut pas être recyclé.

Quels sont les avantages et les inconvénients de l’isolation par soufflage ?

Avantages de l’isolation soufflée

L’isolation par soufflage est une méthode d’isolation aux nombreux avantages :

• performante, elle permet d’isoler chaque cm² du plancher des combles, évitant ainsi les ponts thermiques et permettant un bon confort thermique pour les occupants, tout au long de l’année, ainsi que des économies d’énergie conséquentes ;
• économique, cette méthode d’isolation présente un très bon rapport qualité/prix ;
• elle est rapide à mettre en œuvre et ne nécessite pas de longs travaux ;
• durable, elle permet également de prolonger la durée de vie de la toiture ;
• l’isolation par soufflage est la seule méthode vraiment efficace pour isoler les combles inaccessibles ;
• elle est éligible aux primes de l’État à la rénovation énergétique, afin d’en réduire le coût.

Inconvénients de l’isolation soufflée

Malgré ces nombreux avantages, l’isolation par soufflage présente également trois inconvénients :

• elle ne convient pas aux combles aménageables ni aux surfaces habitées ;
• elle doit être effectuée par un professionnel certifié, afin d’assurer la bonne conformité et la performance des travaux, ainsi que pour pouvoir bénéficier des aides de l’État ;
• la machine à souffler est extrêmement bruyante et génère de la poussière.

Comment faire pour réussir l’isolation des combles perdus par soufflage ?

Les différentes étapes de l’isolation soufflée

Comme vu précédemment, il est fortement conseillé de faire effectuer l’isolation des combles par soufflage par un professionnel. Celui-ci procèdera en plusieurs étapes :

1. Étape 1 : Enlever l’ancien isolant
   Il est essentiel de retirer l’ancien isolant, s’il y en a un, avant de poser le nouveau. En effet, le poids des deux isolations cumulées pourrait fragiliser le plafond. De plus, un ancien isolant dégradé va réduire les performances de la nouvelle isolation et favoriser l’apparition d’insectes et la création de condensation.
2. Étape 2 : Rehausser le contour de trappe
   Le contour de trappe d’accès aux combles doit être effectué à partir de matériaux durs, comme de l’OSB, par exemple et la trappe doit idéalement être un carré de 50 cm de côté.
3. Étape 3 : Installer des piges de graduation et repérer le circuit électrique
   Il faut impérativement poser des piges de graduation pour visualiser la hauteur nécessaire d’isolant soufflé, afin de s’assurer que l’épaisseur nécessaire pour être conforme aux normes est respectée, ainsi que pour assurer les bonnes performances de l’isolation. L’artisan posera également des autocollants ou des piges pour marquer l’emplacement des boîtes de dérivation, afin de faciliter une éventuelle future intervention d’un électricien.
4. Étape 4 : Protéger les spots encastrés
   Il est impératif de poser des caches spots en cas de contact avec l’isolant, pour éviter le contact direct avec une source de chaleur et supprimer ainsi les risques d’incendie. Il existe différentes protections, en matériaux divers : laine de verre, vermiculite, ouate de cellulose, etc.
5. Étape 5 : Mettre en place un écart au feu pour les conduits de cheminée
   Il est également important de placer un écart au feu autour des conduits de cheminée, afin de supprimer les risques d’incendie en cas de contact direct entre le matériau isolant projeté et les conduits. Un coffrage en OSB ou en plaques de plâtre est alors réalisé, conformément au DTU 24.1 et devra respecter plusieurs conditions :
   • une distance de 8 cm autour d’un conduit métallique ou de 10 cm pour un conduit maçonné ;
   • une taille équivalente à 3 fois le diamètre du conduit ;
   • un arrêtoir de minimum 10 cm de plus que la hauteur d’isolant.
6. Étape 6 : Installer des déflecteurs ou des arrêtoirs
   L’artisan placera ensuite des déflecteurs le long de la charpente pour éviter de faire tomber l’isolant dans les rampants et préserver ainsi une ventilation naturelle. Les arrêtoirs peuvent être un grillage métallique, un pare-vapeur, des plaques de plâtre, etc.
7. Étape 7 : Isoler le pourtour de la trappe
   Le contour de la trappe d’accès aux combles perdus doit également être isolé et parfaitement étanche à l’air, afin de supprimer les déperditions de chaleur.
8. Étape 8 : Créer un chemin technique
   Il ne faut jamais marcher sur un isolant soufflé, alors, dans certaines configurations de combles, il est nécessaire de créer un chemin technique, afin de pouvoir accéder à certains équipements, comme une VMC, par exemple.
9. Étape 9 : Appliquer l’isolant soufflé
   L’isolant soufflé est ensuite appliqué, via le tuyau de la machine à souffler.

Quelle épaisseur d’isolant faut-il souffler ?

Pour une isolation efficace et aux normes, il est impératif de respecter une épaisseur minimale d’isolant soufflé, variable en fonction du matériau choisi.

Quel est le prix de l’isolation des combles perdus par soufflage ?

Le prix d’une isolation soufflée des combles perdus est généralement comprise entre 15 et 25 €/m², pose comprise mais varie en fonction du type de matériau choisi, de la difficulté d’accès aux combles et de l’entreprise choisie pour réaliser les travaux. Il est donc recommandé de demander plusieurs devis auprès de différentes entreprises avant de se décider.

De quelles aides pouvez-vous bénéficier pour votre isolation soufflée ?

Plusieurs aides de l’État à la rénovation énergétique permettent de financer une isolation par soufflage des combles perdus, à condition de faire entreprendre les travaux par une entreprise agréée RGE (Reconnue Garante de l’Environnement) et de respecter une épaisseur minimale d’isolant.