Comment l’isolation peut-elle éviter d’avoir froid chez soi ?
Pour éviter d’avoir froid chez soi, trois éléments entrent en compte : un chauffage performant, bien sûr, une ventilation suffisante, mais surtout une bonne isolation thermique du logement. Mais d’où vient le froid ressenti à l’intérieur ? Quels travaux d’isolation effectuer en priorité ? Quel matériau isolant choisir pour isoler sa maison ? Suivez le guide !
Pourquoi fait-il froid dans mon logement ?
Avoir froid est avant tout un ressenti, il est tout à fait possible d’avoir froid dans son logement avec une température intérieure de 20°C ou plus. Cette sensation de froid provient de « l’effet paroi froide », qui se produit lorsque la différence de température entre l’air intérieur et la surface des murs, des fenêtres et/ou du sol dépasse 3 °C.
Par exemple, dans une pièce chauffée à 21°C, si la surface des murs est de 15 °C, la température ressentie sera alors de 18°C, et les habitants ressentiront une sensation d’inconfort.
D’où vient le froid ?
L’« effet paroi froide » provient d’une mauvaise isolation de l’habitation. En effet, une maison non isolée ou mal isolée facilite les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur, c’est-à-dire que le froid entre plus facilement à l’intérieur et une partie du chauffage s’échappe à l’extérieur. Dans les logements équipés d’anciens convecteurs électriques, cette sensation de froid est davantage accentuée, car ce type de radiateur chauffe l’air intérieur en faisant monter la chaleur vers le plafond, ce qui accentue la différence de température entre le sol et le haut de la pièce.
Pour remédier à cet inconfort, la plupart d’entre nous augmentent la température des radiateurs ou ajoutent un système de chauffage d’appoint, mais il faut savoir qu’un degré supplémentaire sur le thermostat équivaut à une augmentation de 5 à 7 % sur la facture de chauffage. Les petits radiateurs d’appoint, quant à eux, sont souvent très énergivores et augmentent considérablement la facture d’électricité.
La seule solution vraiment efficace pour remédier à ce problème est l’isolation. Dans une maison bien isolée, chauffer à 19°C permet de ressentir un réel confort thermique. De plus, isoler un bâtiment permet de réduire considérablement sa consommation énergétique, prolonger sa durée de vie et respecter davantage l’environnement.
La seule solution vraiment efficace pour remédier à ce problème est l’isolation. Dans une maison bien isolée, chauffer à 19°C permet de ressentir un réel confort thermique. De plus, isoler un bâtiment permet de réduire considérablement sa consommation énergétique, prolonger sa durée de vie et respecter davantage l’environnement.
Quels travaux d’isolation faire en priorité ?
Selon l’ADEME (l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), les maisons non isolées construites avant 1975 présentent une déperdition moyenne :
- de 25 à 30 % par la toiture et les combles ;
- de 20 à 25 % par les murs ;
- de 10 à 15 % par les fenêtres à simple vitrage et les portes anciennes.
L’idéal est d’isoler efficacement l’intégralité du bâtiment, avec un matériau isolant performant et étanche à l’air, associé à des systèmes de chauffage et de ventilation efficaces, afin :
- de diminuer les déperditions de chaleur et ainsi réduire sa consommation énergétique de 60 % en moyenne ;
- de supprimer les murs froids ;
- de bénéficier d’un excellent confort thermique, hiver comme été ;
- de réduire le taux d’humidité intérieur.
Lorsqu’il n’est pas possible de faire réaliser l’intégralité des travaux d’isolation en même temps, il est fortement conseillé d’isoler le toit et les murs en premier, puis de remplacer les menuiseries extérieures, et d’isoler les planchers en dernier.
Lorsqu’il n’est pas possible de faire réaliser l’intégralité des travaux d’isolation en même temps, il est fortement conseillé d’isoler le toit et les murs en premier, puis de remplacer les menuiseries extérieures, et d’isoler les planchers en dernier.
L’isolation de la toiture
L’isolation de la toiture est donc la priorité numéro un pour réduire les déperditions de chaleur et la sensation de froid à l’intérieur. L’idéal est de faire entreprendre une isolation thermique par l’extérieur et de faire installer un écran de sous-toiture, afin de préserver les performances de l’isolant et de réduire le risque d'infiltration d’eau dans les combles. Ce type d’équipement permet d’évacuer l’humidité intérieure, tout en empêchant l’eau extérieure de pénétrer.
L’isolation des murs
L’isolation des murs est également essentielle et peut être réalisée de deux manières différentes :
- l’isolation des murs par l’intérieur (ITI), où des panneaux d’isolant sont installés directement sur le mur. Un isolant conditionné en vrac peut également être soufflé entre le mur et une contre-paroi, mais cette solution diminue davantage la surface habitable ;
- l’isolation des murs par l’extérieur (ITE), où le matériau isolant est installé sur la façade extérieure du bâtiment.
L’ITE est généralement plus efficace pour lutter contre les parois froides et les déperditions de chaleur en hiver, mais elle est également plus coûteuse que l’ITI.
Les principales caractéristiques de l’ITE et de l’ITI
Caractéristiques | ITE : isolation des murs par l’extérieur | ITI : isolation des murs par l’intérieur |
---|---|---|
Confort d’hiver | Diminution des ponts thermiques | Maintien de certains ponts thermiques |
Confort d’été | Élevé | Faible |
Taux d’humidité | Meilleure étanchéité du mur et risques de condensation réduits | Risque de condensation sur les parois les plus élevées |
Impact sur l’intérieur du logement | Perte de luminosité | Perte d’espace intérieur |
Impact sur l’extérieur du bâtiment | Modification de la façade | Aucun |
Procédures administratives | Autorisation d’urbanisme obligatoire | Aucune |
Coût moyen | 150 €/m2 | 75 €/m2 |
Option à privilégier | Recommandée | Recommandée si : . budget limité ; . façade particulière ; . contraintes administratives pour l’ITE. |
Quel est le meilleur matériau isolant contre le froid ?
Il existe de nombreux matériaux isolants sur le marché, aux avantages et inconvénients différents. On peut en distinguer trois types :
- les isolants naturels ou isolants biosourcés (liège expansé, laine de bois, laine de mouton, laine de canard, fibre de lin, fibre de coco, ouate de cellulose, laine de chanvre), performants et respectueux de l’environnement, mais généralement plus chers ;
- les isolants minéraux (laine de roche, laine de verre, vermiculite, perlite) efficaces et polyvalents ;
- les isolants synthétiques (polystyrène et polyuréthane), efficaces, polyvalents et économiques, mais polluants.
Pour mieux comprendre les caractéristiques d’un isolant et pouvoir comparer les différents produits pour choisir le plus adapté, il est important de connaître plusieurs notions techniques :
- la résistance thermique, désignée par R, exprimée en m2K/W, indique le pouvoir isolant du matériau, plus elle est élevée, plus l’isolant est performant. Pour pouvoir prétendre à la plupart des aides financières pour la rénovation énergétique, il faut atteindre généralement au minimum une résistance thermique de 3,7 m2K/W ;
- la conductivité thermique, ou valeur lambda λ, exprimée (en W/m.K), indique la capacité du matériau à conduire la chaleur, plus elle est faible, plus l’isolant est performant, car plus il est capable de réduire les échanges thermiques ;
le déphasage thermique indique la capacité du matériau à contenir les échanges thermiques, mais concerne principalement le confort d’été.
Tableau comparatif des caractéristiques techniques des principaux isolants sur le marché
Matériau isolant | Conductivité thermique (en W/m.K) | Épaisseur d’isolant nécessaire pour atteindre une résistance thermique de 5 m2K/W | Prix moyens constatés (en €/m2) |
---|---|---|---|
Liège expansé | Entre 0,037 et 0,041 | 20 cm | Entre 20 et 40 |
Laine de bois | Entre 0,036 et 0,046 | 18 cm | Entre 20 et 40 |
Laine de mouton | Entre 0,035 et 0,045 | 18 cm | 15 |
Laine de canard | 0,035 | 17 cm | Entre 15 et 25 |
Fibre de lin | Entre 0,035 et 0,041 | 18 cm | Entre 15 et 30 |
Fibre de coco | Entre 0,037 et 0,047 | 19 cm | Entre 10 et 27 |
Ouate de cellulose | Entre 0,038 et 0,041 | 20 cm | Entre 15 et 30 |
Laine de chanvre | Entre 0,039 et 0,060 | 22 cm | Entre 15 et 20 |
Laine de roche | Entre 0,33 et 0,042 | 16 cm | Entre 5 et 15 |
Laine de verre | Entre 0,032 et 0,046 | 16 cm | Entre 3 et 20 |
Polystyrène extrudé | Entre 0,029 et 0,035 | 16 cm | Entre 15 et 25 |
Polystyrène expansé | 0,031 | 16 cm | Entre 10 et 15 |
Polyuréthane | Entre 0,021 et 0,028 | 11 cm | Entre 10 et 70 |
Pour résumer :
- pour une isolation efficace en hiver, il faut opter pour un isolant à faible conductivité thermique et à forte résistance thermique ;
- les matériaux isolants biosourcés les plus efficaces contre le froid sont le liège et la ouate de cellulose. Le liège permet d’isoler efficacement du froid et de l’humidité, il est durable et permet également une bonne isolation phonique. La ouate de cellulose est intéressante également, mais son prix est plus élevé et elle risque de se tasser avec le temps ;
- les isolants minéraux performants en hiver sont la laine de verre et la laine de roche ;
- l’isolant le plus performant est le polyuréthane, il nécessite peu d’épaisseur et rend le bâtiment étanche à l’air, mais son prix est généralement plus élevé que celui de la laine de roche ou de la laine de verre et il est très polluant.
Les aides pour une isolation contre le froid
Il existe plusieurs aides et subventions de l’État qui permettent de réduire le coût d’une isolation, à condition de choisir une épaisseur d’isolant suffisante et de faire entreprendre les travaux par une entreprise certifiée RGE (Reconnue Garante de l’Environnement) dans un logement de plus de deux ans :
- MaPrimeRénov’ est calculée en fonction des ressources du foyer et prend en charge jusqu’à 75 €/m2 pour l’isolation des murs par l’extérieur et des toitures et jusqu’à 25 €/m2 pour l’isolation des murs intérieurs et des rampants ;
- la prime énergie peut être cumulée avec ces montants et s’adresse à tous, sans condition de revenus. Elle prend en charge entre 18 et 37 €/m2 pour l’isolation des murs extérieurs, entre 11 et 112 €/m2 pour l’isolation des toitures terrasses, entre 18 et 25 €/m2 pour l’isolation des murs par l’intérieur, entre 11 et 22 €/m2 pour l’isolation des combles perdus et des rampants et entre 3 et 22€/m2 pour l’isolation des planchers bas ;
- l’éco-prêt à taux zéro est disponible dans tous les établissements bancaires agréés et permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans frais, ni intérêts, remboursables sur 20 ans, afin de financer les travaux de rénovation énergétique ;
- la TVA à 5,5 % ;
- certaines aides locales, variables en fonction du lieu d’habitation, permettent également de financer une partie des travaux d’isolation.