Peut-on faire confiance aux isolants minces ?

Les isolants minces, également appelés isolants multicouches, produits minces réfléchissants, isolants thermo-réflectifs, isolants minces réflecteurs, barrières radiantes, PMR, ou encore IMR, sont des produits qui font débat : certains professionnels conseillent de les utiliser en complément d’un autre isolant, d’autres préconisent de les poser seuls. Mais qu’en est-il vraiment ? Qu’est-ce qu’un isolant mince multicouche ? Quels sont les avantages et les contraintes des isolants thermo-réflecteurs ? Quelle est la résistance thermique de ce type de produit ? Quel est le meilleur IMR ? On vous explique tout !

Les isolants minces : qu’est-ce que c’est ?

Les premiers isolants minces ont été conçus il y a quarante ans, pour proposer une alternative aux isolants minéraux et synthétiques. Leur épaisseur mesure entre 3 et 40 millimètres, alors que les rouleaux de laine de verre ou de laine de roche mesurent généralement de 60 à 200 millimètres. Les isolants minces multicouches sont composés de nombreuses couches fines de matériau isolant (laines végétales, laines animales, mousse synthétique, bulles d’air ou ouate), entourées par deux couches réfléchissantes, généralement en aluminium. Ce film réflecteur renvoie le rayonnement thermique, comme le ferait un miroir, limitant ainsi les déperditions de chaleur.

L’isolant mince atteint ainsi des performances thermiques intéressantes, avec peu d’épaisseur. Il peut être conditionné sous forme de rouleaux ou de panneaux, afin de s’adapter à la surface à isoler. Le plus souvent, ce type de produit est utilisé pour isoler les rampants, les sols, ou en tant que doublage de mur. Il est également fréquemment utilisé pour l’isolation des garages.

Concernant l’isolation phonique, ses performances sont limitées, car il n’est pas doté d’absorbant et que sa masse est faible, il est donc conseillé de l’associer à un isolant fibreux, afin de créer une isolation thermique et acoustique performante.

Les isolants minces coûtent généralement entre 3 et 15 €/m², soit environ le même prix que la laine de verre, conditionnée en rouleaux, qui présente des performances isolantes bien plus importantes.

Quels sont les avantages et inconvénients des isolants minces ?

Avantages

Les isolants minces multicouches sont des produits intéressants, qui présentent plusieurs avantages :

• leur faible épaisseur permet de réduire la perte de surface habitable ;
• légers, souples et faciles à manipuler, ils se posent rapidement ;
• polyvalents, ils peuvent être installés sous la toiture, pour l’isolation des combles perdus, des sols ou des murs intérieurs ;
• résistants et durables, les isolants minces résistent au feu, ainsi qu’à l’humidité et à la vapeur d’eau ;
• la plupart des modèles sont dotés d’une fonction pare-vapeur ;
• ils ne craignent pas les rongeurs ;
• ils sont sains et ne représentent pas de risques pour la santé ;
• les isolants minces sont une bonne solution en tant que complément d’isolation.

Inconvénients

Malgré ces atouts certains, les isolants minces réflecteurs présentent également quelques contraintes :

• leurs performances thermiques ne sont pas suffisantes pour isoler efficacement la totalité d’un bâtiment s’ils sont posés seuls ;
• leurs performances en tant qu’isolant acoustique sont limitées ;
• avec le temps, l’accumulation de poussière sur les surfaces réfléchissantes impacte l’efficacité du matériau ;
• les isolants minces multicouches sont relativement chers par rapport à leur pouvoir isolant ;
• ils présentent un risque important de condensation s’ils ne sont pas posés correctement ;
• utilisés seuls, ils ne sont pas éligibles aux aides financières de l’État, car ils ne respectent pas la réglementation thermique (RT 2012).

Quelle résistance thermique pour les isolants minces ?

Pour pouvoir comprendre les performances d’un isolant mince, il est important de connaître plusieurs éléments :

• la conductivité thermique, exprimée en W/(m.K) , soit la facilité avec laquelle un isolant laisse passer la chaleur. Plus celle-ci est faible, plus le matériau est isolant ;
• la résistance thermique désigne les capacités isolantes d’un matériau. Plus cette valeur est haute, plus le matériau isolant est performant.

La résistance thermique d’un isolant varie en fonction de son épaisseur, soit entre 0,2 et 0,5 m²K/W dans le cas des isolants minces. Cette valeur est plutôt faible, comparée à celle des isolants « traditionnels ».

Pour rappel, les performances minimales préconisées pour une isolation efficace et pour pouvoir prétendre aux aides de l’État :

• résistance thermique supérieure ou égale à 6 m²K/W pour l’isolation des rampants ;
• résistance thermique supérieure ou égale à 4,5 m²K/W pour l’isolation des combles perdus ;
• résistance thermique supérieure ou égale à 3,7 m²K/W pour l’isolation des murs.

Quel est le meilleur isolant mince multicouche ?

Il existe de nombreux types d’isolants minces, mais certains sont plus adaptés à certaines surfaces. Pour isoler les murs, certains produits thermo-réflecteurs permettent d’améliorer la performance énergétique du logement, tout en optimisant sa surface habitable, lorsque chaque mètre carré compte. Pour l’isolation de la toiture, il est essentiel de les poser selon un procédé rigoureux et précis, afin de préserver leurs performances. De plus, malgré leur résistance à l’humidité et à l’eau, ils peuvent générer une condensation excessive s’ils sont mal posés.

Le schéma indiqué pour ce type d’isolation est le suivant :

• structure du toit ;
• pare-pluie ;
• matériau isolant classique ;
• lame d’air ;
• isolant mince ;
• parement intérieur.

Pour rappel, pour une isolation efficace de la toiture, la résistance thermique minimale préconisée est de 6m².K/W.

Pendant longtemps, il n’y avait pas de réelle réglementation concernant les performances des isolants. Depuis le 30 décembre 2015, la norme NF EN 16012+A1 est la référence en matière d’isolants minces et définit des critères précis en termes de résistance thermique, de résistance mécanique, de résistance au feu, etc. Plusieurs isolants multicouches ont obtenu cette certification, mais en complément d’un matériau isolant standard, comme par exemple :

• l’isolant mince Airflex de KDB, certifié Acermi ;
• l’isolant mince Top toit Duo, d’Iso 2000.

Autre exemple : l’isolant mince Trisolin 12 d’Actis présente une résistance thermique de 6.5m².K/W (pour 5 cm d’épaisseur), mais n’est pas certifié.

Peut-on isoler un logement uniquement avec les isolants multicouches ?

Certains fabricants utilisent comme argument marketing le fait qu’un isolant mince de 5 cm d’épaisseur présente les mêmes performances qu’un isolant « classique » de 30 cm d’épaisseur, ce qui est absolument faux.

En effet, les isolants minces peuvent être une bonne solution d’isolation pour un garage, ou en complément d’isolation pour le reste de la maison, mais il est vivement déconseillé d’isoler l’intégralité d’un logement avec ces produits.

En effet, leurs performances isolantes ne sont pas suffisantes pour garantir à eux seuls une isolation efficace et ils ne répondent pas aux critères de la Réglementation Thermique.

Ils ne sont donc pas éligibles aux aides et subventions de l’État, qui imposent une résistance thermique minimale à respecter.

Il est recommandé de les installer avec un isolant classique, en prévoyant impérativement une lame d’air entre les deux produits, puis de recouvrir l’isolant mince multicouche d’un parement, comme des plaques de plâtre, par exemple.