Qu'est-ce qu’un pont thermique et comment les repérer ?
Un pont thermique est un point de rupture dans l’isolation thermique de votre habitation. Par cette zone de faiblesse, la chaleur générée par votre système de chauffage s’échappe à l’extérieur de votre logement, ce qui augmente votre consommation d’énergie si vous ne souhaitez pas sacrifier votre confort thermique. Bonne nouvelle toutefois : vous disposez d’aides à la rénovation énergétique telles que la prime énergie, MaPrimeRénov’, l’éco-PTZ ou la TVA à 5,5% pour réaliser des travaux d’isolation visant à améliorer l’enveloppe thermique de votre bâtiment.
Quels sont les différents types de ponts thermiques ?
On parle de pont thermique pour désigner les points faibles de l’enveloppe thermique d’un bâtiment. C’est à ces endroits qu’ont lieu des interruptions d’isolation thermique et ils constituent des zones encore plus favorables aux déperditions thermiques. Ces points de rupture se répartissent généralement en trois grandes familles : linéaires, ponctuels ou structurels. On calcule ces pertes de chaleur en W/m.K. (watts par mètre kelvin).
Pont thermique linéaire
Les ponts thermiques linéaires sont en deux dimensions, c’est-à-dire qu’ils s’opèrent entre deux parois. C’est le cas, par exemple, de la jonction entre un mur et le sol lorsqu’ils sont au contact avec l’extérieur (mur extérieur, plancher bas), ou bien le mur et la toiture.
Pont thermique ponctuel
Ici, les pertes thermiques ont lieu à la jonction entre trois parois et s’opèrent donc en trois dimensions. L’angle d’une pièce en est le parfait exemple, qu’il soit en haut ou en bas, puisqu’il se positionne à la liaison entre soit le plancher soit la toiture et deux deux murs.
Pont thermique structurel
Cette troisième variante résulte directement de la méthode employée pour vos travaux d’isolation thermique. Le collage ou le vissage de certains panneaux isolants, par exemple, peut engendrer des ponts thermiques non voulus. Cela concerne plus globalement toutes les techniques d’isolation thermique discontinues, par exemple :
- l’isolation sous bardage nécessite la mise en place de montants en bois qui sont à la source de ponts thermiques et qui nécessitent la pose d’une couche d’isolant croisée ;
- à l’inverse, l’isolation des murs par l’extérieur assure une véritable continuité de l’isolant, ce qui permet le traitement des ponts thermiques en plus grand nombre.
Les zones de ponts thermiques les plus courantes dans une maison
Selon l’Ademe (agence de la transition écologique), ces zones de faiblesse se situent aux endroits suivants :
- entre les murs et les menuiseries (fenêtres) ;
- aux liaisons entre les murs et la toiture ;
- sur les montants des chevrons, des points de fixation et des ossatures ;
- entre le plancher bas ou les planchers intermédiaires (maison à deux étages) et le mur de refend ;
- à la jonction du mur et du balcon.
Le saviez-vous ?
Toujours selon l’Ademe, les ponts thermiques représentent généralement entre 5 et 10% des déperditions de chaleur au sein d’une maison mal isolée.
Comment détecter les ponts thermiques ?
De la plus hasardeuse à la plus scientifique, il y a plusieurs manières de vérifier si votre bâtiment fait l’objet de ponts thermiques, à savoir au ressenti, à l’aide d’une caméra infrarouge, ou tout simplement en faisant réaliser une étude énergétique par un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement) :
- une mauvaise enveloppe thermique se traduit par une sensation de parois froides au toucher mais aussi à des températures jugées basses au regard de la mise en service du chauffage dans vos pièces. Des différences de température, la présence de moisissures et les traces d’humidité sont aussi de bons signaux pour repérer des ponts thermiques ;
- une caméra infrarouge, ou thermomètre infrarouge, vous permet d’observer la température des différents matériaux qui composent votre bâti. Des variations d’ampleur à certaines zones laissent peu de place au doute ;
- faire venir un professionnel certifié RGE pour faire un DPE (diagnostic de performance énergétique) ou un audit énergétique vous permettra de connaître l’étiquette énergétique de votre logement. Avec F ou G, il s’agit d’une passoire thermique avec de fortes chances pour qu’il y ait présence de nombreux ponts thermiques.
Question budget
À noter que la réalisation d’un audit énergétique peut vous ouvrir droit aux aides financières pour la rénovation globale et performante, dont l’objectif est de vous rapprocher des étiquettes A ou B. Ces dernières rapprochent votre logement du statut de bâtiment basse consommation (BBC).
Comment remédier aux ponts thermiques ?
Pour éliminer les ponts thermiques, il n’y a pas de secrets : vous devez réaliser des travaux d’isolation thermique ! Et dans l’idéal, en faisant mettre en œuvre des méthodes qui assurent la continuité de l’isolant. Zoom sur les différentes solutions aux ponts thermiques.
Les techniques d’isolation thermique pour limiter les pertes de chaleur
Il existe plusieurs opérations éligibles aux aides à la rénovation énergétique. Il faut pour cela que leurs spécificités techniques et la résistance thermique des matériaux isolants correspondent aux normes édictées par les fiches d’opération standardisées du dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie). Ces travaux de rénovation énergétique sont les suivants :
- l’isolation des combles ou l’isolation de la toiture : isolation des combles perdus, isolation des combles aménagés, isolation de rampants de toiture, sarking, isolation de toiture terrasse ;
- l’isolation des murs : isolation thermique par l’intérieur des murs, isolation des murs par l’extérieur (isolation thermique ITE) ;
- l’isolation des planchers bas : isolation de vide-sanitaire, isolation de plafond de sous-sol ;
- l’isolation des fenêtres et parois vitrées : remplacement des vitres en simple vitrage par des vitres en double vitrage à isolation renforcée (VIR).
Ces opérations d’isolation des ponts thermiques visent à la mise en œuvre des isolants que l’on trouve sur le marché de la rénovation.
En construction neuve, les spécificités techniques suivies par les professionnels correspondent à réglementation thermique RT 2012 ou à la réglementation environnementale RE 2020.
Les matériaux isolants utilisés lors de ces travaux d’isolation
Il existe trois grandes familles d’isolants thermiques utilisés par les professionnels de la rénovation énergétique :
- les isolants biosourcés : d’origine naturelle, ils proviennent du monde animal ou végétal. On peut citer la laine de mouton, les plumes de canard, la laine de coton, la ouate de cellulose, le liège expansé, la fibre de bois ou la laine de bois
- les isolants minéraux : des laines minérales telles que la laine de verre ou la laine de bois, ou encore du verre cellulaire et de la perlite expansée
- les isolants synthétiques : issus de l’industrie pétrochimique, il s’agit de la mousse de polyuréthane, du polystyrène expansé ou du polystyrène extrudé.
Quels sont les impacts du pont thermique sur votre facture ?
On l’a vu, les ponts thermiques contribuent aux déperditions de chaleur au sein de votre logement, générant jusqu’à 10% d’entre elles. L’impact sur le montant de vos factures d’énergie est proportionnel, puisque pour maintenir un bon niveau de confort thermique, vous êtes obligé de vous chauffer davantage en hiver et de climatiser plus en été. Votre consommation énergétique augmente, et avec elle son coût.
À l’inverse, isoler correctement votre enveloppe thermique vous permet de réduire les ponts thermiques, donc votre consommation de chauffage ou de climatisation, et d’ainsi faire d’importantes économies d’énergie.
Mon projet d'isolation éligible à la prime énergie ?
J'accède aux primes à la rénovation.
Quelles sont les aides pour avoir une meilleure isolation ?
Afin d’aider les ménages français à réduire leur consommation d’énergie, l’État a mis en place tout une série d’aides financières (publiques ou privées) pour les inciter à améliorer l’isolation thermique de leurs logements :
- la prime énergie des CEE, proposée par les grands distributeurs et les vendeurs d’énergie
- MaPrimeRénov', proposée par l’Anah et qui remplace l’ancien CITE (crédit d’impôt à la transition énergétique)
- l'éco-prêt PTZ, un prêt dont vous n’avez pas à payer les intérêts puisqu’ils sont payés par l’État
- la TVA à 5,5%, qui concerne à la fois les travaux d’isolation et le prix des matériaux
- les aides locales proposées par certaines collectivités territoriales. Vous pouvez vous rapprocher de votre centre d’impôts pour savoir si vous êtes en mesure de bénéficier d’une exonération de taxe foncière, par exemple.
Mes travaux subventionnés ?