Un milliard d’euros en moins pour MaPrimeRénov’ !
Pour MaPrimeRénov’, les annonces se suivent et ne se ressemblent pas ! Il y a quelques jours, le gouvernement annonçait une simplification des démarches liées à MaPrimeRénov’ pour inciter les Français à réaliser des travaux de rénovation. Il annonçait dimanche, par la voix du ministre de l’Économie que cette mesure phare ne bénéficierait finalement pas de l’augmentation budgétaire de 1,6 milliard promise il y a quelques mois pour des raisons d’économies. Dans ces conditions, sera-t-il possible d’atteindre l’objectif de 200 000 logements rénovés cette année ?
600 millions d’augmentation au lieu des 1,6 milliard promis il y a quelques mois
L’État était pourtant bien décidé à marquer le coup et à augmenter significativement l’enveloppe budgétaire allouée à MaPrimeRénov’ en 2024. Le gouvernement avait prévu il y a quelques mois d’augmenter de 1,6 milliard d’euro le budget de ce dispositif qui est au cœur de la rénovation thermique des logements. Mais cette augmentation sera finalement rabotée. Bruno Lemaire, le ministre de l’Économie et des Finances l’a annoncé dimanche 18 février sur France 2 « on avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard de 2023 à 2024 » et « il y aura toujours une augmentation de 600 millions, mais nous récupérons 1 milliard ».
Cette baisse du budget dédié à la rénovation s’inscrit dans un objectif global d’économie des dépenses de l’État, les prévisions de croissance ayant été revues à la baisse. Au total, ce sont plus de 10 milliards d’euros qui devront être économisés en 2024. Le chiffre de 12 milliards d’économies supplémentaires a même été avancé pour 2025. Ce qui fait craindre à de nombreux professionnels du secteur un éventuel futur coup de rabot et bondir les personnes qui se mobilisent pour le climat et l’environnement.
L’évolution du DPE pourrait compenser la baisse budgétaire
Le gouvernement ne justifie pas uniquement ce coup de rabot par des raisons budgétaires et un soin d’économies de l’État. Thomas Cazeneuve, le ministre des comptes publics, a aussi avancé l’argument du DPE. L’indicateur de référence de la performance énergétique et thermique des logements, le Diagnostic de performance énergétique, va connaître un relooking important dans les prochaines semaines. Une évolution qui devrait favoriser les petites surfaces et en exclure une partie significative du lot considéré comme des passoires thermiques. Des logements qui auraient dû bénéficier de travaux.
Autant d’aides MaPrimeRénov’ qu’il ne sera donc pas nécessaire d’attribuer. Lundi, sur le plateau de Télématin sur France 2, le ministre des comptes publics a ainsi confirmé les causes de la baisse : « D’abord car on doit faire des économies et d’autre part parce que Christophe Béchu a entrepris une révision du calcul du diagnostic de performance énergétique qui peut changer le nombre global de logements à rénover ». Une modification du thermomètre qui tombe à pic pour faire baisser la fièvre ! Pour Bruno Lemaire, cette modification du DPE pour les petites surfaces devrait faire fondre le nombre de passoires thermiques par « centaines de milliers ».
Le fait de réintégrer les travaux mono-gestes dans l’attribution de la prime devrait aussi faire baisser le volume global des aides tout en continuant à annoncer un nombre de rénovations en hausse ! Moins de passoires thermiques et des travaux moins onéreux impliquent par définition moins de subventions à attribuer...