DPE et Calcul de performance énergétique : vers une révision gouvernementale ?
Le DPE, pour Diagnostic de Performance Energétique, c’est un peu le marronnier de la Rénovation énergétique. Un sujet qui revient régulièrement sur la table. Il faut dire que l’enjeu est de taille. C’est cet indicateur de référence qui détermine la qualité thermique et écologique d’un logement. Le gouvernement, qui en a fait son arme principale dans la lutte contre le réchauffement climatique a décidé de le rendre obligatoire en 2024 pour accéder aux aides publiques comme MaPrimeRénov’. Décrié par les uns, encensés par les autres, le DPE divise au point que l’État pourrait dès 2024 le réviser pour le rendre plus fiable et plus efficace.
Le DPE, un indicateur parfois jugé inadapté
Parfois méconnu du grand public lorsque les gens ne sont pas en phase d’achat d’un bien immobilier, le DPE est surtout critiqué par certains professionnels pour son manque de fiabilité et son caractère inadapté à juger certains types de bien. Premières cibles : les petites surfaces ! Le DPE est basé sur une estimation de la consommation énergétique d’un logement en Kwh. Dans un petit logement, les appareils de chauffage installés sont souvent surdimensionnés par rapport à la surface et aux nombres de personnes qui l’occupent. C’est par exemple souvent le cas pour des logements étudiants. La consommation d’énergie, rapportée au nombre de mètres carrés sera donc supérieure à celle d’un logement plus grand, équipé d’appareils similaires. La surface des ponts thermiques par rapport à la surface au sol est aussi plus grande pour des petits logements, les déperditions y sont donc supérieures lorsqu’une fois encore, elles sont rapportées au nombre de mètres carrés.
Des modifications envisagées par les pouvoirs publics
Pour pallier ces biais concernant les petites surfaces, le gouvernement pourrait appliquer un coefficient de modulation pour les petites surfaces. La taille du logement et ses spécificités pourraient ainsi être prises en compte. À l’heure actuelle, cette modification du calcul du DPE est juste envisagée à l’état de projet. Certains professionnels semblent d’ailleurs exprimer d’ores et déjà certaines réserves, notamment sur le fait de complexifier les calculs et de rendre cet indicateur clé encore moins lisible et compréhensible.
Parmi les pistes envisagées par le gouvernement, d’autres options de modification du DPE pourraient être envisagées. Elles pourraient notamment concerner la lutte contre la fraude développée par certaines entreprises malveillantes ou encore la formation des diagnostiqueurs. Certaines associations pou entités représentants les professionnels du secteur évoquent même la création d’une carte professionnelle des diagnostiqueurs pour pouvoir assurer une qualité plus constante dans leurs pratiques.