Logements volumineux = véritables passoires thermiques ?
Plus de 5 millions de logements sont qualifiés en France de passoire thermique selon le Ministère de la Transition énergétique. Cela représente 17% du parc immobilier. Mais qu’en est-il du profil de ces logements mal isolés, mal chauffés et énergivores ! D’aucuns considèrent que ce sont les plus grandes surfaces qui sont les plus touchées par ce phénomène : plus un logement serait grand, plus il serait difficile de le conserver dans de bonnes conditions thermiques et énergétiques. Les idées reçues sont nombreuses dans l’univers de la rénovation énergétique et il est temps de démêler le vrai du faux...
Quelles sont les caractéristiques d’une passoire thermique ?
C’est le DPE, le Diagnostic de Performances énergétiques, qui définit légalement si un logement est, ou non, considéré comme une passoire thermique. Il classe les habitats sur une échelle allant de A à G. A étant la meilleure note et G la plus mauvaise. Les logements affichant des étiquettes F ou G sont considérés comme des passoires thermiques. Un tel classement n’est pas préjudiciable qu’aux habitants, qui souffrent d’un très mauvais confort thermique. La loi Climat et Résilience définit un certain nombre de dispositions qui pénalisent fortement les propriétaires pour les inciter à réaliser des travaux de rénovation. Cela peut concerner le gel des loyers et même l’interdiction de mise en location sur le marché.
Quel est le véritable profil des passoires thermiques ?
On trouve plus de passoires thermiques parmi les maisons individuelles que dans les logements situés dans un habitat collectif. Cela peut s’expliquer par la taille du logement, la surface déperditive y étant plus importante par rapport à la surface habitable mais cela s’explique surtout par une plus grande proportion de chaudière au fioul ou de vieilles chaudières au gaz dans ce type de logement. Selon des statistiques fournies par le gouvernement, on compte 15% de passoires thermiques dans les logements collectifs et 20% environ parmi les maisons individuelles. On compte aussi plus de maisons parmi les logements les plus anciens, or plus d’un quart des logements construits avant 1975 sont des passoires thermiques.
Qu’en est-il vraiment de la taille des logements ?
Inutile d’entretenir le suspense car les chiffres ne trompent pas ! Contrairement à certaines idées reçues, ce sont les plus grands logements qui sont les plus vertueux et c’est parmi les plus petites que l’on compte le plus de passoires thermiques. 13% des logements de plus de 100 m2 sont considérés comme des passoires thermiques, tandis qu’on en compte... 34% parmi les logements de moins de 30 m2 ! Une très forte proportion qui s’explique notamment par l’implantation géographique de ce type de logements. On compte en effet beaucoup plus de grandes surfaces dans des régions plus rurales et dans le sud de la France où le climat est plus clément. À l’inverse, la part des petites surfaces est très importante en région parisienne, un territoire qui concentre le plus de passoires thermiques en France avec près d’un quart des logements affichant des étiquettes F et G.
Penser que les plus grandes surfaces sont les plus concernées par le phénomène des passoires thermiques est donc bien un mythe. Il faut surtout souligner que tous les types de logements sont concernés. La rénovation énergétique représente donc un enjeu important pour de très nombreux foyers français. Il n’est pas étonnant, dans ce contexte, que l’État ait fait de ce sujet l’un de ses principaux sujets pour les années à venir !
