L’enfer des passoires thermiques en été !
Le problème des passoires thermiques est souvent évoqué en hiver, quand il fait très froid. Mais avec les fortes chaleurs de l’été et la multiplication des canicules, de plus en plus de Français déclarent souffrir de chaleurs excessives dans leur logement. 5,2 millions de logements classés F et G au DPE sont concernés par ce problème. Dans certaines de ces maisons ou appartements, il est parfois impossible de conserver un peu de fraicheur et l’intérieur s’apparente souvent à un véritable four...
Trop froid en hiver, trop chaud en été !
Un logement est considéré comme une passoire thermique selon plusieurs critères : une consommation d’énergie excessive, une forte émission de gaz à effet de serre et un inconfort thermique important. C’est à dire qu’il fait bien trop froid en hiver et beaucoup trop chaud en été. Ce dernier phénomène est souvent causé par une mauvaise isolation. Même en fermant volets et persiennes, il est impossible de réguler la température à l’intérieur du logement durant la période estivale. En 2022, selon des chiffres issus du baromètre energie-info du Médiateur national de l’énergie, 59% des Français déclaraient souffrir d’un excès de chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures. Des chiffres en progression de 8 points par rapport à l’année 2020. Un phénomène qui est donc croissant en raison de la multiplication des vagues de canicule, y compris dans des régions qui étaient historiquement peu touchées.
Selon ce baromètre, 9 personnes sur 10 expliquent ce désagrément par la canicule. Mais 20% d’entre elles mentionnent également une mauvaise isolation et 9% une mauvaise ventilation. Deux indicateurs qui caractérisent une passoire thermique.
La Fondation Abbé Pierre alerte sur cette forme de mal logement
La Fondation Abbé Pierre a récemment publié une étude pour alerter sur cette « nouvelle forme de mal-logement ». La publication, s’appuyant notamment sur les données du baromètre du Médiateur de l’’énergie, souligne que de plus en plus de personnes sont exposées à la précarité énergétique en été, un phénomène qui connait une accélération en raison du changement climatique et des multiplications des vagues de chaleur. La réglementation RE2020 (règlementation environnementale) définit des seuils de température intérieure maximale : le jour, entre 26 et 28°C. et la nuit à 26°C. Ces seuils définissent la notion de « confort d’été ». Au-delà, on considère que la capacité d’un bâtiment à maintenir une température intérieure maximale agréable l’été n’est plus assurée.
La Fondation souligne que tous ne sont pas égaux face aux vagues de chaleur. Les habitants de quartiers considérés comme prioritaires sont les plus touchés par cet inconfort thermique. Les locataires sont aussi les plus touchés. Parmi les profils les plus touchées : les jeunes et les personnes âgées, qui sont aussi les plus vulnérables.
Des aides disponibles pour réduire la température en été
L’État est bien décidé à lutter contre les passoires thermiques. Pour y parvenir, le gouvernement a mis en place un certain nombre d’aides pour inciter les Français à réaliser des travaux d’amélioration du confort thermique de leurs logements. Pour refroidir un logement, plusieurs types de travaux peuvent être envisagés et certains équipements installés. Cela concerne principalement l’isolation et la ventilation, ainsi que l’installation de pompe à chaleur réversible. Tous ces travaux sont éligibles au dispositif phare mis en place par l’État : MaPrimeRénov’. Mais ces travaux sont aussi finançables par la Prime Energie (CEE), l’Eco-PTZ ou encore la TVA à 5,5%. L’ensemble de ces primes et aides, cumulables, permettent de faire significativement baisser la facture des travaux, en particulier pour les ménages les plus précaires les plus touchés par le phénomène des passoires thermiques, y compris en été.