Selon une récente étude, la vente de passoires thermiques est en forte hausse depuis 2022
Selon le Conseil Supérieur du Notariat, la vente des passoires thermiques enregistre une forte hausse depuis 2022. Dans son étude annuelle intitulée « la valeur verte des logements », le CSN constate qu’après des années de stabilité de vente de logements anciens, 2022 et les premiers mois de 2023 ont été marqués par une forte augmentation de la part des logements les plus énergivores. Les biens classés F et G ont représenté 18% des transactions, soit 7 points de plus qu’au cours des années précédentes.
Les grandes villes en première ligne
L’étude montre que le phénomène est national. Mis à part quelques rares départements comme la Savoie et la Haute Savoie qui ont vu ce type de vente baisser, la part des logements énergivores dans les transactions immobilières croît significativement avec des records affichés dans certains départements tel que les Pyrénées-Atlantiques ou les Landes. Mais c’est dans les villes de plus de 100 000 habitants et en région parisiennes que cette part de logements énergivores a particulièrement augmenté. C’est aussi dans ce type d’agglomérations que l’on trouve le plus de logements anciens et de petites surfaces, des biens qui sont plus particulièrement concernés par le sujet des passoires thermiques.
Selon l’étude, en 2022, une vente sur trois d’appartements affichant une étiquette F ou G est enregistrée dans une ville de plus de 100 000 habitants, contre une sur quatre au cours des années précédentes. À Paris et en Ile-de-France, les transactions de logements énergivores représentaient sur les premiers mois de 2023 environ 20% des ventes globales, en forte augmentation par rapport aux années précédentes. À Paris intra-muros, ce chiffre montait même jusqu’à 30% au 2e trimestre 2023.
Une hausse des prix ralentie pour les logements énergivores
Concernant le montant des transactions, l’étude montre que ces logements classés F ou G ne connaissent plus le même engouement en termes de prix par rapport aux années précédentes. Ce sont ces biens qui connaissent les plus fortes décotes. Dans toutes les régions de France métropolitaine, les passoires thermiques représentent donc une part importante des transactions immobilières mais ne se vendent donc plus aussi bien qu’un appartement du même type classé avec une étiquette D.
Le couperet de l’interdiction de mise en location en ligne de mire
Pour inciter à résoudre le problème des passoires thermiques, le gouvernement a entériné le calendrier de mise en location des passoires thermiques sur les années à venir. Depuis le 1er janvier dernier, il n’est plus possible pour un propriétaire de proposer à la location (pour un nouveau bail) un logement indécent classé G+. À partir du 1er janvier 2025, ce seront au tour des logements classés G, puis ceux classés F en 2028. Enfin au 1er janvier 2034, tous les logements, appartements ou maisons, classés E au DPE seront eux aussi exclus du marché locatif. Notez enfin que depuis 2022, il est interdit d’augmenter les loyers des logements classés F ou G.
Autant de raisons qui ont certainement poussé de nombreux propriétaires à se séparer de certains logements considérés comme des passoires thermiques. La hausse des aides et notamment de MaPrimeRénov’ qui privilégient désormais les travaux de rénovation globale offre aussi aux acheteurs des opportunités intéressantes, d’autant plus que le prix de ces biens sont désormais en baisse...
