La précarité énergétique en France : un recul encourageant en 2022
La France aurait entre 1 et 5,6 millions de ménages en situation de précarité énergétique en 2022 : un chiffre inquiétant, mais en baisse, car les politiques publiques et les acteurs du secteur de l’énergie conjoignent leurs efforts permettant une tendance à la diminution.
Une définition de la précarité énergétique
La précarité énergétique, définie par la loi Grenelle 2 en 2010, se caractérise par les « difficultés d’un ménage à maintenir une température adéquate de son logement à un coût raisonnable », les conséquences pour la santé, le bien-être et la vie sociale des personnes concernées pouvant être graves.
L’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) s’appuie pour la mesurer sur 3 indicateurs : le taux d’effort énergétique (TEE), l’indicateur bas revenus, dépenses élevées (BRDE) et le ressenti de l’inconfort (froid).
Un panel d’aides financières
Le chèque énergie, créé en 2018, contribue à soutenir le paiement des factures d’énergie, au bénéfice de 6 millions de ménages aux revenus modestes. Il varie en fonction des revenus et de la taille du ménage.
Le Fonds de solidarité pour le logement (FSL), quant à lui, aide les ménages en difficultés à payer leurs factures d’énergie.
La trêve hivernale, du 1er novembre au 31 mars, assure aux ménages les plus fragiles la protection contre les coupures de fourniture d’énergie pour impayés.
La rénovation énergétique : Une solution pérenne
L’amélioration de la performance énergétique des logements est un prérequis pour lutter efficacement contre la précarité énergétique. La France s’est donnée l’objectif ambitieux de rénover 500 000 logements par an, dont la moitié sont occupés par des ménages modestes.
Le programme MaPrimeRénov’, lancé en 2020, finance les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation et d’installation d’énergies renouvelables. Son montant diffère en fonction des revenus du ménage et du gain énergétique obtenu.
D’autres outils existent, comme l’éco-prêt à taux zéro, le Coup de pouce chauffage, les certificats d’économie d’énergie (CEE), les aides locales... Certaines mesures fiscales, comme la TVA à taux réduit, la réduction d’impôt Denormandie ou l’exonération de la taxe foncière, viennent également soutenir la rénovation énergétique.
Simplifier et massifier l’aide
Le dispositif français de lutte contre la précarité énergétique évolue vers davantage de simplicité et de massification pour toucher un public le plus large possible.
La généralisation du chèque énergie en 2018 s’inscrit dans cette logique : en remplaçant les anciens tarifs sociaux, il offre une aide plus accessible et plus compréhensible.
Le programme MaPrimeRénov’ participe également de cette volonté de simplification en rassemblant plusieurs aides préexistantes et permettant d’avoir un point d’entrée unique pour les ménages qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Les facteurs d’une baisse de la précarité énergétique en 2022
La baisse de la précarité énergétique observée en 2022 est attribuable à plusieurs facteurs :
- des températures hivernales clémentes et réduisant les besoins en chauffage ;
- le bouclier tarifaire, limitant la hausse des prix de l’énergie ;
- les chèques énergie « classiques » et « exceptionnels », qui permettent de soutenir le pouvoir d’achat des ménages modestes.
Tenir ce cap
Tout en prenant en compte ces quelques résultats prometteurs, le prix de l’énergie, dans ce contexte géopolitique, fragilise les ménages les plus modestes.
Afin de préserver ces avancées, il est important de :
- poursuivre les efforts de rénovation énergétique sur l’ensemble du parc privé ;
- maintenir les aides financières pour les ménages modestes ;
- renforcer l’accompagnement social pour leur donner les moyens de mieux maîtriser leur consommation d’énergie ;
- impliquer l’ensemble des acteurs de la société.