Baisse des primes pour le chauffage au bois : l’État se justifie par des raisons écologiques
En France, un foyer sur quatre utilise le bois pour se chauffer, soit comme chauffage central, soit comme chauffage d’appoint. Cette énergie renouvelable (et néanmoins relativement polluante) comporte de nombreux avantages au premier rang desquels son prix ! Se chauffer au bois est beaucoup moins cher que de se chauffer à l’électricité, au gaz ou au fioul. Sans compter le confort et l’ambiance que cela apporte dans une pièce à vivre lorsqu’on utilise un poêle par exemple... Au cours des dernières années, les ventes de poêles à buches ou à pellets ont augmenté de 40% et celles des chaudières à bois ont été multipliées par 2.
Selon des données de l’Anah, le chauffage au bois aurait représenté un quart des aides accordées dans le cadre de la mesure MaPrimeRénov’ l’année dernière... Dans un contexte de recherche d’économies, l’État a donc décidé de réduire la voilure !
30% de primes en moins pour le bois !
En ce moment, les coups de rabot sont à la mode ! Quelques semaines avant l’annonce du gouvernement d’une baisse de l’enveloppe d’augmentation attribuée à MaPrimeRénov’, l’État avait annoncé une baisse de 30% des primes dédiées au chauffage au bois. Baisse qui sera appliquée dès le 1er avril prochain. Cela pourrait représenter une baisse de 300 à 1000 euros en fonction des conditions de ressources du ménage bénéficiaire. Un coup de rabot justifié par le besoin d’économies du budget de l’État, mais pas uniquement...
Le bois pollue... mais de moins en moins
Les raisons avancées sont aussi écologiques. Se chauffer au bois pollue ! Le bois serait responsable de la moitié des émissions de particules fines ou superfines responsables de nombreuses maladies respiratoires et de décès. Le principal responsable : la bonne vieille cheminée à foyer ouvert. Les appareils de chauffage au bois les plus récents (labellisés Flame verte) sont équipés et conduits d’aération et affichent des rendements très importants leur permettant de limiter les risques sur la santé. On estime d’ailleurs que les émissions de particules fines issues de la combustion du bois sont en forte baisse depuis les 20 dernières années, confirmant ainsi l’efficacité des progrès technologiques dans la conception des appareils de chauffage.
Une baisse justifiée par le besoin de préservation des forêt
Les forêts sont de véritables poumons pour notre environnement. Elles sont indispensables pour capter le CO2. C’est ce qui fait du bois une source d’énergie renouvelable. En brûlant, le bois rejette autant de CO2 qu’il en a absorbé en forêt. Son bilan carbone est donc neutre. Mais le réchauffement climatique est venu bousculer cet équilibre. Avec les épisodes de sècheresse qui se multiplient, les forêts sont fragilisées par des attaques de champignon ou par les insectes. Le pouvoir de captation du carbone par les forêts s’en ressent et la neutralité captage / combustion se voit modifiée. Le gouvernement souhaite donc réduire la voilure et réduire de 25% d’ici à 2030 la consommation de bois de chauffage pour répondre aux objectifs climatiques.
L’idée du gouvernement est de privilégier l’installation de pompes à chaleur. Des décisions qui font bondir les professionnel de la filière bois pour qui la France est un pays dans lequel on reboise plus qu’on ne coupe. Ils soulignent une fois encore la performance des poêles de dernière génération qui affichent de très forts rendements et donc une consommation de combustible en baisse.